Je peux être utile à mon pays.

Valeurs actuelles. Le Covid, depuis quelques jours, fait son retour dans l’actualité. Craignez-vous que la pandémie ne perturbe la campagne ?
Michel Barnier. Ce que l’on doit craindre avant tout, c’est que cette pandémie continue à provoquer des morts, de la solitude et achève de freiner ou bloquer l’économie. C’est d’abord cela, ma préoccupation. C’est pourquoi il faut continuer un travail méthodique et respectueux pour informer et sensibiliser les Français à la vaccination et rappeler, toujours, l’utilité des gestes barrières contre le virus. En dépit des hésitations et de la gestion désordonnée de cette crise par le pouvoir, je remarque que les Français ont été très responsables.

La stratégie du zéro Covid avec la mise en place du passe sanitaire pour contraindre à la vaccination ne montre-t-elle pas ses limites ?
La vaccination a permis de fortement diminuer le nombre d’hospitalisations et le nombre de morts. Les Français doivent accepter d’être vaccinés, au-delà de ceux qui le sont déjà. Je ne suis pas médecin, je ne vais pas donner des leçons, je sais seulement que ce virus est agressif et que la vaccination est la seule manière de s’en sortir. Il faut donc faire confiance aux Français, expliquer, expliquer encore, expliquer toujours en métropole et outre-mer et se protéger par la vaccination.

Vous bénéficiez d’une notoriété évidente à l’international, pour autant, en dépit d’une longue carrière politique, les Français vous connaissent mal. Au fond, qui êtes-vous ?
Ce n’est pas désagréable d’être à mon âge perçu comme un homme neuf… Ce qui est certain, c’est que cette moindre notoriété me stimule et me donne la responsabilité de me faire mieux connaître. C’est ce que je m’efforce de faire avec beaucoup de passion pendant cette campagne. Qui je suis ? Je suis un homme politique et fier de l’être, habité de la certitude que, pour agir au service des autres, il est nécessaire de savoir faire travailler les gens ensemble pour trouver des solutions et bâtir des projets.

Mais encore…
Je suis issu de la famille gaulliste. Je le dis avec beaucoup de respect et d’humilité en m’étant engagé, lorsque j’avais 14 ans, comme jeune militant pour soutenir le général de Gaulle. Cela reste ma principale fierté. Je suis, depuis cette époque, clairement attaché au camp de la droite républicaine avec l’idée que nous devons assurer l’autorité et construire le progrès.

« Ce n’est pas désagréable d’être à mon âge perçu comme un homme neuf… Ce qui est certain, c’est que cette moindre notoriété me stimule et me donne la responsabilité de me faire mieux connaître. »

Dans quelle droite vous reconnaissez-vous ?
Je me reconnais dans une droite républicaine et sans complexe.

Décomplexée ?
Oui, avec moi, il n’y aura pas de repentance. Nous sommes un grand pays pour beaucoup de raisons, à commencer par notre histoire dont nous devons être fiers. Nous assumons notre histoire avec ses lumières et ses ombres. Et ces lumières sont tellement plus nombreuses que les ombres !

Qu’est-ce qui vous anime le matin, et pourquoi, à 70 ans, vous êtes-vous décidé à être candidat ?
Ce qui est important, c’est de garder la capacité à avoir des idées neuves, de conserver l’enthousiasme et cette capacité à s’indigner. La seule chose qui m’anime, c’est d’être utile à mon pays. Je n’ai pas de plan de carrière, mais mon expérience me permet de dire, compte tenu de l’état de déclassement du pays, que je peux être utile. J’y suis prêt.

« Je n’aime pas débattre à coups de slogans ou de petites phrases. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la politique. »

Beaucoup vous présentent comme le favori de ce congrès des Républicains. N’avez-vous pas fini par vous convaincre vous-même que vous l’étiez ?
Il n’y a pas de favori. Je ne crois pas à cette idée. Ce ne sont pas les sondages, les impressions, les petites musiques qui vont faire l’élection : ce sont les militants. Il faut les respecter.

… 

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